Présents: S. Arnouts, A. Baillard, E. Bertin, M. Campedel, J.-F. Cardoso, R. Dehak, B. Fort, T. Géraud, V. de Lapparent, S. Lauger, F. Magnard, H.J. McCracken, H. Maitre, Y. Mellier, G. Paturel, P. Prugniel, O. Ricou.

Par vidéoconférence depuis Toulouse: M. Allain, P. Fouqué, J.-F. Leborgne, L. Simard.

Présentations

 Thierry Géraud commente quelque exemples d'application des filtres morphologiques connectés appliqués à des images de galaxies et du ciel profond en général: suppression d'artefacts ponctuels, identification de halos, soustraction du fond, et en particulier des franges d'interférences (pour laquelle se pose la question de biais photométriques et morphologiques éventuels), recherche de défauts linéaires (trainées de satellites). L'application de filtres morphologiques se révèle particulièrement prometteuse pour le "nettoyage" des images de galaxies en entrée du classificateur. Cependant, la vaste dynamique des images astronomiques CCD, et la prédominance du bruit de photon sur les images de galaxies nécessitent manifestement un pré-conditionnement des données qui reste à optimiser.

 Marine Campedel présente son travail sur la sélection automatique d'attributs pertinents pour la classification. Le but est ici d'optimiser le stockage des objets et éventuellement la performance de la classification en éliminant les redondances entre mesures en entrée. Sur les cas étudiés, les procédures non-supervisées s'avèrent rapides et aussi efficaces que les procédures supervisées. Ces procédures s'appliquent a n'importe quels types de données, mais requièrent une connaissance du type de classificateur utilisé, ce qui ne devrait pas poser de problème pour EFIGI.

 Emmanuel Bertin décrit le logiciel de simulation d'image "SkyMaker", et son potentiel dans le cadre du projet EFIGI pour la mise au point des algorithmes d'extraction morphologique. SkyMaker permet déjà de représenter de facon suffisamment affinée la réponse impulsionnelle des instruments sol et espace, mais les galaxies y sont encore modelisées trop sommairement; il reste à ajouter au minimum des bras spiraux aux disques, ainsi que de l'asymétrie et une certaine irregularité aux profils. Dans un premier temps (d'ici mars 2005), le travail se portera sur un ravalement en profondeur du logiciel, afin de le re-packager, l'optimiser, le paralléliser,le documenter et de le préparer à l'insertion de nouvelles caractéristiques morphologiques des galaxies simulées.

 Henry Joy McCracken présente le CFHTLS, et l'interêt qu'une classification morphologique automatique pourrait apporter aux études statistiques des galaxies, en particulier pour la sélection des populations. Luc Simard (HIA), en visite à Toulouse, mentionne que pour les galaxies faibles du relevé profond CFHTLS (D3), il n'est guère possible d'aller au-delà de l'ajustement de profils de Sersic (une seule composante en lieu et place d'un bulbe et un disque).

 Stéphane Arnouts nous parle de la mission GALEX, et de ce que son échantillon d'images de galaxies dans l'Ultra-Violet lointain peut apporter au projet EFIGI. La morphologie des galaxies en UV est bien plus irrégulière qu'en visible, et un échantillon UV de galaxies proches est indispensable pour calibrer les observations visible à haut décalage spectral. Stéphane estime que quelques milliers d'images de galaxies de diamètre supérieur a 2' (plusieurs dizaines d'éléments de résolution) des différents relevés GALEX seront disponibles pour EFIGI. Une première livraison raisonnablement calibrée devrait être possible pour mars 2005.

 Sébastien Lauger, invité par Stéphane Arnouts, nous expose son travail de caractérisation spectro-morphologique au moyen de diagrammes asymétrie/concentration (malheureusement sensibles à la réponse impulsionnelle, au niveau de bruit, et à la contamination par les objets voisins) à la fois en UV et en visible (thèse disponible en ligne). 5 types de galaxies sont identifiés: les elliptiques compactes, celles avec anneau de formation stellaire en UV, les spirales, les irregulières, et enfin celles avec sursaut de formation stellaire au centre.

 Yannick Mellier présente la science du weak lensing (cisaillement gravitationnel en régime faible) et les problèmes de mesure morphologique (allongement, angle de position des galaxies) associés. Plus que toute autre application scientifique, le weak-lensing est tributaire de la précision des corrections de réponse impulsionnelle. Si les moments quadripolaires moyens des galaxies permettent de contraindre les termes linéaires du champ de cisaillement local, la mesure des moments octopolaires devrait, elle, permettre d'en mesurer la courbure, améliorant ainsi notre connaissance du champ dans les régions en régime intermédiaire.

 Bernard Fort complète l'intervention de Yannick en abordant le strong lensing (mirages gravitationnels), en particulier la recherche automatisée d'arcs gravitationnels dans les grands relevés d'imagerie. Pour cette recherche les informations spectrales et morphologiques de plusieurs dizaines d'images de galaxies proches sur le ciel doivent être comparées.

 enfin Marc Allain, invité par E. Bertin et P. Fouqué, présente le travail effectué par l'équipe SII du LA-OMP sur la caractérisation morphologique des galaxies dans le CFHTLS, en particulier, le sujet délicat de la décomposition paramétrique bulbe+disque des profils. Seules des techniques stochastiques de minimisation donnent des résultats corrects. Meme dans ce cas, les fortes corrélations entre paramètres produisent de grosses incertitudes sur certaines valeurs comme B/T. Un travail préliminaire concernant la déconvolution multivue est également évoqué.

Discussion

Aspect touffu souligné.

La question du choix de la base de fonctions est abordée: shapelettes, ACP ont déjà été appliquées (voir références bibliographiques), et l'on a une bonne connaissance de leurs comportement et des problèmes de dégénerescence sur ces bases (correction de réponse impulsionnelle, présence de bruit). ACI, parcimonie, adaptation aux bras spiraux et autres caractéristiques morphologiques que l'on cherche à identifier restent des directions à explorer. Mais bémol de J.-F. Cardoso sur le peu à attendre d'un changement de base pour ce qui est de la qualité de la classification. Problèmes de dégénérescence: la modélisation des priors est à investiguer. L'existence de modèles dits "graphiques" est mentionnée pour l'inférence et l'approximation de PDFs multidimensionnelles.

Enfin, la combinaison d'une décomposition sur une base de fonctions appropriée et d'une approche paramétrique (type GIM2D) mérite d'être étudiée.

Dans l'immédiat, la priorité est la constitution d'échantillons de galaxies (et des PSF associées). Le filtrage morphologique apparait comme la solution la plus prometteuse pour le "nettoyage" des échantillons en entrée du logiciel d'analyse.

Projets à réaliser à court terme (début du printemps):

 Pour l'IAP:

• Première version (beta) du logiciel de filtrage, manipulation et projection d'images de galaxies sur une base quelconque (avec prise en compte des réponses impulsionnelles associées).
• Amélioration, documentation et re-release du logiciel de simulation d'images (Stuff/SkyMaker).

 Marseille:

• Echantillon GALEX disponible fin mars 2005.
• Archives ESO: SOFI / ISAAC pour images profondes infrarouge (printemps).

 LTCI:

• Petite enquête sur les bases de fonction et les techniques de modélisation des priors.
• Classification à partir des coefficients des shapelets.

 LRDE:

• Mise-en-place d'un WIKI
• Support du FITS pour le pré-traitement des images.

 Toulouse: sorties GIM2D "de référence" pour l'échantillon de galaxies. TERAPIX fournira une dizaine d'images de simulations SkyMaker de type CFHTLS 1024x1024.

 Lyon: 5000 galaxies bien détaillées morphologiquement sont déja dans HyperLeda. Quelques centaines de galaxies possèdent des images SDSS, et fourniront donc un superbe échantillon "proche" bien résolu.